Pierre Suchet

Photographe

La valse de la belle ballerine

Quand la contrôleuse SNCF, en arrivant à Bellegarde sur Valserine, a dit à sa collègue : « C’est la ville la plus moche et triste de France », je l’ai pris comme un défi et me suis dit qu’il fallait aller voir cela de plus près.
Je suis donc descendu du train à deux reprises, une première fois en hiver, une seconde fois au début de l’automne.
Déjà, le nom de la ville m’est apparu en totale contradiction avec les propos de l’employée du train. Bellegarde sur Valserine, c’est à la fois « Belle », « Ballerine » et « Valse » : une promesse de beauté et de légèreté, au bord d’un fleuve et d’une rivière, au milieu des montagnes.
J’ai senti une ville, en pleine mutation, qui n’a pas fini de panser les plaies encore béantes de la désindustrialisation, nostalgique d’une période perçue comme un âge d’or.

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